Jour 8 - Punta Perdiz

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On embarque ce matin dans deux Ford de 1956 et 1957. Le compteur de la notre indique 28 milles kilomètres. Je crois que ce sont des farceurs ces Cubains car je suspecte que la date du contrôle technique est légèrement dépassée. Il s'agit d'une propulsion et notre sympathique chauffeur nous explique qu'il a installé une boîte de vitesse automatique. Bien entendu, tout vibre et claque chaque seconde, mais raffinement suprême, le chauffeur nous surprend à la fin en fermant nos vitres à distance avec un boîtier situé dans sa portière. Je suis quand même surpris que les vitres électriques existent depuis 1956.

On arrive à Punta Perdiz assez tôt, magnifique bord de mer de récifs frangents, et passons la journée à de superbes séances de snorkelling. On plonge un peu dans un aquarium, il y a des tonnes de poissons, des couleurs de partout, on se régale. On trouve, dissèque et partage deux cocos.

On reviens ensuite avec les voitures pour faire un arrêt à Cayo de peces, un magnifique trou d'eau qui est en fait une grotte immergée. Il y a un peu trop de monde, mais c'est quand même magique de se baigner dans cette piscine naturelle, le long de plongeants (70 mètres de fond semble t'il). On voit de temps en temps des petite bulles d'air qui remontent, témoins de groupes de plongeurs circulant en profondeur. C'est quand même dommage que je ne puisse pas mettre de photos, je vous propose à la place de penser à truc beau, puis de vous dire que c'était comme ca, mais en mieux.

Au retour, le chauffeur nous permet une séance photo sympathique au volant de son bolide. J'aurais bien aimé la conduire un moment, mais le propriétaire préfère que nous l'usions pas trop. Chez Damarys, la discussion pour l'organisation de la journée suivante est longue et complexe car nous ambitionnons de nous rendre à Trinidad, à environ 3h de route, mais en visitant des coins sur le chemin. Il nous faut ainsi passer ici (c'est beau) et pas par là (c'est moche), un peu aussi dans ce coin mais pas trop longtemps. Bref, muchas discusiones gérées d'une main de maître essentiellement par Christelle et Damarys qui passe environ 800 coups de fil à ses amigos pour organiser l'ensemble. Jamais elle n'a levé les yeux au ciel devant nos demandes d'explications ou nos incompréhensions sur les possibilités et impossibilités locales.

Une fois l'accord final passé, on décide de s'octroyer une pause et on ouvre los regalos de Viñales, c'est à dire les noix de coco (fraîches) voyageuses. Manque de chance, Ramon n'est pas là pour nous les découper car il s'agit de coco fraîches dont il faut couper une extrémité pour y planter une paille. Nous sommes cependant valeureux et Damarys nous tends une machette. Je m'avance d'un air décidé, mais par mégarde l'attrape par la lame. D'un commun accord, le groupe décide alors de confier l'ustensile à Cédric. Celui-ci essaye de fendre l'extrémité de la coco, mais un petit challenge réside dans l'exercice. Fendre est un objectif, peut être pas aisé, mais pour le moins partiellement réalisable. Ce qui par contre pimente l'exercice est qu'il faut fendre la noix *sans* se couper les doigts de la main qui maintient le fruit. En effet, sans les doigts d'une main, la tâche deviendrait, nous semble t'il, encore plus ardue. Après un certain nombre de coups plus ou moins assurés, le bout de la coco est assez mâché, mais on est encore loin d'atteindre un trou suffisant pour planter une paille.

C'est à cet instant qu'une famille passant dans la rue et saluant Damarys aperçoit nos tentatives. Ils semblent très impressionnés par notre dextérité, mais insistent tout de même pour nous donner quelques trucs dont ils ont le secret. El hombre de la familia escalade le muret du jardin et s'emparer de la machette. En deux ou trois coups de machette à la main gauche, tandis que la droite soutient la coco, il taille l'extrémité et fignole l'ouverture finale par de petits coups précis. On demande des pailles et partageons le jus. Nous sommes reconnaissants et lui indiquons donc toutes les autres noix pour voir s'il est si fort que ça. Et il est si fort que ça, car 10 minutes plus tard, il termine en sueur et nous croulons sous les cocos. Tout le monde rigole bien, on échange des informations, qui fait quoi, qui est qui dans la famille, des nouvelles des gilets jaunes tout ça, tout ça. On se quitte ensuite sur une série de photos souvenir qu'on se promet, comme d'usage, d'envoyer les uns aux autres.

 (Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien ...)

 

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