Jour 6 - Minneriya - Polonnaruwa - Rambawilla

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Départ au son du canon à 6h du mat pour voir les éléphants dans le parc national de Minneriya. Cette fois, pas de forêt démontée, pas de mal de mer à prévoir sous les arbres. La balade le nez a l'air debout à l'arrière de la jeep se déroule dans un paysage somptueux. Un mélange se savane africaine, en plus vert, avec des beaux arbres tortueux et régulièrement mangés par des dégoulinures de figuier étrangleur. On voit des paons, des aigles, des aigrettes, des buffles d'eau, des espèces de chiens de prairies non identifiés (wolf quelque chose), des singes (black faces), et ... quelques éléphants ! En fait, on ne verra que 2 mâles solitaires, le guide n'arrivant pas à trouver le troupeau des femelles avec les bébés. Comme on s'approche assez près, je me prend à imaginer comment entreprendre un barbecue avec un cuisseau du bestiau, mais ça dépasse de loin ma capacité d'absorption de bière, puisqu'il faut, pour surveiller la cuisson, environ une canette par 150g de viande. On reste presque 4h dans ce parc magnifique, bringuebalés au grès des ornières et des traversées de cours d'eau. Il commence à faire un peu chaud, pas loin de trente-douze degrés je dirais. Les filles entonnent tout Disney à tue-tête sur le chemin du retour, notamment la reine des neiges et le roi lion, ambiance un brin surréaliste dans ces lieux magiques. Milles photos à notre retour.

On roule ensuite vers la cité ancestrale de Polonnaruwa. Il fait maintenant cinquante-treize degrés (à l'ombre). On décide donc d'aller marcher en plein soleil dans les ruines et temples des rois cinghalais du 11ieme et 13ieme siècle (merci Wikipédia). C'est un immense site, qu'on avait plus ou moins planifié de visiter en vélo, ce qui s'avère une superbe idée avec le plâtre de Clémentine et les soixante-vingt-deux degrés à l'ombre. En fait, Upul, malin, avait déjà anticipé et nous conduit en van climatisé d'un lieu à l'autre. Les temples et ruines sont impressionnantes, surtout pour les petits jeux créés uniquement pour rigoler des occidentaux: chaque fois qu'on s'approche un peu d'un monument vaguement sacré, il est demandé d'ôter chaussures et chapeaux. Si vous vous rappelez bien, il fait quatre-vingt-trente degrés à l'ombre, ce qui fait que le sol de pierre noire frôle les huit-cent-quatre-vingt degrés. Lorsqu'on pose nos pieds nus dessus, cela fait le même petit bruit qu'avec une fine tranche de beuf sur une pierrade. Cela dit de temps en temps, on peut éviter les pierres et préférer les gravillons chauffés à blanc, c'est au choix de chacun. Les locaux ne ressentent pas la douleur au niveau de la voute plantaire. Je vais étudier cela, déposer un brevet de semelle en voute plantaire de Sri Lankais et je serais le maître du monde !!! (Oui, le soleil tape un brin sur la tête aussi).

Le soir au retour, moment magique : on s'arrête devant un bazard de véhicules encore plus bazardeux que d'habitude, car nous longeons le parc Minneriya et un gros troupeau d'éléphants est visible en contrebas de la route. Il y en a vingt ou vingt-cinq, des mamans et des tout petits. On en repère deux avec des défenses, si on a bien compris uniquement 5 à 10% en ont. Le spectacle est des deux côtés: côté éléphants bien sur, mais également côté route avec un croisement ininterrompu de véhicules en tout genre, camions, bus, van, voiture, le tout entrecroisés de tuk-tuk, mobylettes et piétons. La moitié veut passer rapidement et n'en a rien à faire des éléphants, une autre moitié pile et stoppe au milieu pour faire descendre tout les passagers, une moitié freine trop tard et recule pour mieux voir, et la cinquième moitié zigzage au milieu sans que personne ne sache bien pourquoi. Si vous doutez de mon arithmétique, c'est simplement que nombreux sont ceux qui font tout en même temps. Ça klaxonne toutes les demi-seconde, mais sans aucune animosité, personne ne grogne, tout cela est très joyeux.

(Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien... )

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