Jour 8 - Nuwara Eliya

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En repartant, le trajet nous amène dans la montagne où le paysage ressemble un peu au pub pour le café de Colombie (je sais ça n'a rien à voir, mais j'ai pensé à El Gringo de Jacques Vabres, reference j pour les moins jeunes d'entre vous). C'est tout vert, très vallonné, le ciel un rien brumeux, avec des pointes de terre rouge-ocre et, de temps en temps, d'immenses arbres très hauts. Bientôt, on voit des grandes étendues de plantations de thé, sur des flancs de montagnes rougeâtres ; très cinématographique. On visite alors une fabrique de thé, dans laquelle on passe par toutes les étapes du procédé: cueillage, defeuillage, séchage, broyage, évaporage, triage, pesage, affinage, ensachage, coloriage, ménage, hélitreuillage, et enfin vendage dans la boutique où nous achetons du thé noir, vert, gris et argent. Célia a la bonne idée de dire à Clem que le thé a la vertu d'énerver les enfants, ce qu'elle s'empresse de mettre en démonstration pendant l'heure suivante, transmettant ainsi cet énervement aux parents, dans un étrange phénomène d'osmosage.

On arrive en soirée à Nuwaraeliya, que j'ai essayé cent cinquante fois de prononcer sans jamais y parvenir. Ah, je vois que vous essayez aussi et que ce n'est pas plus concluant. On n'a rien réservé décidant de faire confiance à Upul pour le choix du logement pour la nuit. Ici, nous sommes en montagne et le climat a changé, il fait presque frais, peut être 19 ou 20. C'est la fin de la période de fête du nouvel an (la fête dure 15 jours ici), et dans les rues, on croise régulièrement des gens en doudoune, et comble de l'élégance, avec des caches-oreilles pour se protéger du froid. Par deux fois on nous dira qu'il a même neigé ici. J'ai posé des question sur cet événement, mais les réponses évasives me font penser qu'il s'agit d'une légende urbaine. On passe à côté d'une fête foraine et, pour l'expérience culturelle, on décide courageusement d'y aller. Tout est de bric et de broc, sur un terrain herbeux bosselé, avec peu de lumière, uniquement par guirlandes. Le bruit est énorme et les manèges sont très vieux. Je retiens celui avec les musiciens, trompette+batterie, qui joue en live sur le manège en tournant avec les enfants. Je fais avec Clem, au péril de nos vies, trois tours de chenille sur des mini montagnes russes bringuebalante. Je suis quand même rassuré quand, après chaque passage, un responsable sécurité, se glisse sous les échafaudages pour resserrer quelques boulons, clé à molette dans la main. Safety first.

On rentre à l'hôtel choisi par Upul, qui s'avère un beau spécimen d'"hôtel à papa". Pour ceux qui ont déjà lu la saison précédente (les Turripinois du Sud en Thaïlande), vous voyez de quel type d'hôtel il s'agit. Cette fois, c'est un 5 étoiles. Tout est assez crasseux, les chambres sont vides hormis les lits hors-d'age, les murs défraîchis ; la salle de bain est un poème avec un système étrange monté directement sur le pommeau de douche, censé procurer de l'eau chaude, le tout avec fils électriques directement le long du tuyau. Safety first. On décide prudemment, qu'on restera sale ce soir. Les gens qui vivent là ne parlent pratiquement pas anglais, donc les contacts sont difficiles, mais les échanges de sourires sont sympathiques. Leur vie, en bordure de la route bruyante et sale, doit être assez rude. Une fois couché, nous avons de la chance, c'est la fête juste à coté ! La musique, forte et dissonante, nous bercera ainsi jusqu'à tard dans la nuit, alternant avec le son des klaxons. Nous sommes cependant bien fourbus et tout le monde s'endort assez rapidement. Tout le monde ? Non ! Un sauvage résiste encore ! Il faut dire que nous sommes dimanche soir et je n'arrive pas à fermer l'oeil en voulant suivre sur le téléphone les résultats du premier tour des élections. J'en profite donc pour alternativement écrire un peu et passer d'un site d'information à un autre, jusque tard dans la nuit, décalage horaire de 3h30 oblige. Il se peut donc qu'une partie des textes précédents, écrits dans ses conditions, comportent de très légères inexactitudes, exagérations et incohérences, vous voudrez bien me les pardonner.

(Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien ... )

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