Jour 2 - vers Odda

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Objectif du jour: 3h30 de route. C'est pas gagné qu'on arrive à en faire autant dans une journée (hier, nous avons fait 4h de route de 10h à 21h). Oui nous sommes en voiture, mais le rythme est plutôt fractionné.

Direction le plateau qui s'avère magique, une route sinueuse longeant constamment des lacs/fjords/fleuves/trucs mouillés, avec un paysage mélange de Lozère/Bretagne/Steppe/Toundra (ça paraît étrange mais j'assume). C'est assez ras, composé d'immenses vallons à perte de vue, d'une végétation moussue et licheneuse (ce mot devrait exister). C'est également assez minéral avec du schiste granitaire calcaire basalteux, enfin des cailloux quoi. Il y a un petit côté paysage du seigneur des anneaux. Théoriquement, les plus grandes hardes de rennes sont dans ces coins là.

On pose la voiture dans un bout de chemin et engageons la technique du 2 minutes plus loin. C'est un nouveau concept, que nous allons breveter. Nous avons en effet remarqué qu'à chaque pause-balade, lorsque la promenade est terminée et que nous repartons, 2 minutes plus loin se trouve toujours un coin bien plus beau et bien plus engageant que là où nous nous sommes arrêtés. Comme nous sommes malins, nous avons donc décidé, lors des pauses, de faire semblant de nous arrêter pendant quelques secondes. Et la, pof ! On repart aussi sec pour rouler encore 2 minutes de plus, afin d'être directement à l'endroit le plus chouette. Malin, non ?

On applique donc la technique 2 minutes et partons et repartons pour une superbe balade dans ce plateau immense. On marche un moment et on a l'impression d'être entouré d'espace, je ne sais pas comment dire mieux. La brume est parfois présente mais par moment elle se lève et nous permet de voir un glacier bleuté et miroitant à l'horizon. On pique-nique au milieu de rien, au sommet d'une petite colline pour avoir un panorama sur le glacier. On l'observe aux jumelles, c'est assez étrange, on a parfois la sensation que c'est vivant. On ne suit pas vraiment les sentiers, préférant nous enfoncer dans les rochers et les mousses verdoyantes. Les filles ramassent huit kilos de mousse chacune ; je ne savais pas qu'il existait autant d'espèce de mousse aussi différentes en couleur et en texture (tu ne sais rien, John).

On repart car on sait qu'on a encore environ 3h10 de route. On redescend en quittant le plateau pour longer pendant des kilomètres un fjord qui s'encaisse assez rapidement, avec de grandes falaises qui apparaissent en quelques tournant. Très vite, tout s'agrandit mais verticalement cette fois. La végétation change, le vert se fonce. Les bords des routes sont en roches plus sombres, bien entendu couvertes de mousse dont on évalue, sans exagérer, l'épaisseur à environ 30 cm. Cette espèce de mousse est qualifié de grosse "moussasse" par Célia, qui s'y connaît.

Après être passé dans un tunnel en colimaçon (si, si), puis un tunnel avec un rond point au milieu (si, si aussi), on balade un petit moment proche d'une cascade vertigineuse. L'à-pic est terrible, le ventre se creuse lorsqu'on ose se pencher un peu. Du coup on décide de prendre des photos avec les jambes pendantes dans le vide. Ça me rappelle un peu le saut à l'élastique.

On avait plus ou moins songé à passer la nuit vers Odda mais on n'a rien trouvé et avons en dernière minute pris un AirBnB plus loin, vers une station de ski, pas loin de Roldal. Tant mieux car Odda est assez industriel, il y a des turbines de décoration à chaque rond point.

Pendant le trajet, les filles ont un jeu, elles font un petit jingle chaque fois qu'on croise une Tesla. Ça devient vite "un petit bruit énervant" (comme dirait Grou), car il y en a des tonnes. Sans mentir, on en croise des centaines depuis le début du voyage. Arrivés à la station de ski, il y a même un parking avec une douzaine de bornes de recharge électrique estampillées Tesla. La "station" est composée de plein de petits chalets, assez éparpillés à flanc de montagne. En baladant le soir, on s'aperçoit qu'il s'agit souvent de chalets individuels, assez grands, tournés vers la vallée en surplomb, avec de belle terrasses en bois, sans garde-corps, sur lesquelles se trouvent en général un gros spa. A la tombée de la nuit, la vue vers les montagnes autour et le lac en contrebas est mega chouette. On se balade autour en nous perdant un peu dans un lacis de chemins. Le nez de Célia frémit et, bien entendu, on se retrouve à ramasser un belle poêlée de girolles (kantarell en Norvégien).

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