Jour 1 - 15 août

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Le programme de la journée est essentiellement un road trip pour nous emmener les jours suivants plein ouest vers les fjords. Le road trip est transmuté en church trip puisqu'il s'agit de passer par une demi-douzaine d'églises moyenâgeuses en bois debout (XIe siècle ?), les seules restantes. Les routes sont sinueuses et bordées d'immenses forêts d'épicéas et de boulots, entrecoupés de roches sombres, on se croit dans un film.

Les églises sont intégralement en bois (d'arbre je crois), recouvertes d'une sorte de goudron noir. Mêmes les colonnes sont patinées en marbre de bois ou en bois de marbre, je ne sais pas trop. Les formes du bâtiment sont rigolotes avec des tonnes de niveaux et de toits dans tous les sens. L'église trône en général au sein d'un cimetière type protestant, herbeux, sans allées. Le moment me semble opportun, un 15 août dans une église, pour entreprendre l'éducation religieuse des filles et essayer d'élever un peu leur spiritualité, actuellement plutôt rase-moquette. L'idée est séduisante mais sa réalisation un fiasco total, elles préfèrent faire des photos des doigts crochus sortant des tombes fraîches. De toute façon, je ne me souviens pas de ce que commémore le 15 août.

Plus on avance, plus il nous semble qu'on entre dans un film, les espaces s'agrandissent, les collines mélangent des multitudes de verts, entrecoupés de roches grises sombres avec de temps en temps des maisons en bois rouge ocre. C'est grand.

Le paysage change ensuite au moment où on attaque le "plateau", vers Hardangervidda (si vous psalmodiez ce mot trois fois à haute voix, entouré de bougies et au centre d'un cercle tracé à la craie rouge, des trolls apparaissent). Ça commence à être assez fantastique comme paysage, les arbres ont presque disparu, remplacés par une espèce de toundra à pierre. En fin de journée, on arrive à notre cabane pour la nuit, rouge évidemment, dans un bout de montagne paumée vers Geilo. Il reste encore quelques minutes de jour, alors on s'élance en découverte dans l'espèce de forêt adjacente. C'est humide, moussu, plein de champignon et de lichen. Nous avons probablement franchis sans le voir le panneau "automne" quelque part. Comme partout, il y a des petits lacs et des marécages. On patauge régulièrement. Un crachin débute (le premier !) et on finit trempés.

Je n'ai plus qu'un mot à dire : den som oversetter det er en torsk.

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