Jour 11 - Mirissa - Born to be wild !!

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BORN TO BE WIIIILD !

Certains rêvent de Rolex bidon à 50 ans, mais moi, j'ai fais mieux: j'ai conduit un tuktuk au Sri Lanka ! Pour aller à une plage plus accessible, nous voulons nous rendre à Mirissa beach, environ 7km plus loin. En temps normal, les touristes normaux se baladent normalement à pied sur le bord de route et, normalement, chaque 3 secondes environ, un tuktuk freine et propose des services. Cette fois, en allant chasser le petit déjeuner le matin, je fais un détour pour demander à une famille si on peut louer un tuktuk pour la journée. La discussion est délicate car la dame ne parle que 15 mots d'anglais, et pas de bol, c'est parmi ceux que je ne connais pas. Après d'interminable coups de fils, elle me dit d'attendre 30 minutes, alors que l'interlocuteur au téléphone qu'elle me tend, m'indique plutôt demain. Lost in translation ... on laisse tomber. En marchant 10 mètres plus loin, j'aborde une personne en scooter pour lui demander, car en général, scooter = parle anglais. Pas de problème, il m'appelle un jeunot qui arrive 10 minutes plus tard. Bien entendu, nous ne nous sommes pas bien compris, car il croyait à une simple course et pas une location. On palabre et il envisage d'appeler d'autres personnes, quand je glisse qu'on avait plus ou moins convenu de 1000 roupies (~6€) avec les personnes précédentes. C'est un mensonge éhonté, je le confesse avec honte (et c'est pas facile d'être éhonté avec honte), car c'est de 2000 dont il avait été question précédemment. Quand il entend ça, il change brusquement et accepte de nous laisser son tuktuk. Je lui demande donc de m'apprendre. Je cale bien entendu de nombreuses fois, ayant du mal à encaper la première vitesse, pour laquelle il faut tourner la poignée gauche avec l'embrayage, dans le sens inverse des autres vitesses. Ce qui ne m'aide pas vraiment, c'est que le caoutchouc qui recouvre la poignée tourne également, mais indépendamment du système permettant de passer la vitesse. Le propriétaire du tuktuk me demande un peu inquiet si, vraiment, ce serait pas la first time que je conduis un tuktuk. Je le rassure en lui disant que je suis un motard chevronné (j'ai conduit une 103 il y a 25 ans). Une fois en route, les filles sont totalement rassurées ; en tout cas je ne les entend pas trop crier avec le bruit du moteur, des bus et des camions qui nous doublent de part et d'autres, tandis que je tire la langue pour viser entre une vache et un vélo en sens contraire. Les cheveux au vent, nous filons comme la bise ! Progressivement je m'enhardis et apprend utiliser le klaxon à bon escient, c'est à dire, après concertation avec les filles, toutes les 7 secondes, quoiqu'il advienne. Un vrai pilote de tuktuk ne dois jamais passer trop de temps sans klaxonner, sinon il va en enfer. Je perds environ 2 litres d'eau par kilomètre parcouru.

On passe l'après-midi à la plage de Mirissa qui s'avère être un repaire d'occidentaux. Les vagues sont chouettes et le sable parfait pour les chateaux de Clémentine, qu'elle réalise en discutant avec les chiens qui s'arrêtent régulièrement lui quémander des caresses. Pas trop de snorkelling possible par ici. Le trajet de retour s'effectue de nuit (il fait nuit vers 18h), où le pilotage Tuktukesque prend sa vrai dimension et devient réellement dantesque. Nos phares éclairent largement 4 centimètres de bitume devant nos roues. Tous les véhicules sont en plein phare, sauf ceux qui roulent en sens inverse qui n'ont, en général, pas de lumière. Le klaxon est l'outil de guidage principal, de toute façon je ne sais pas comment on met les clignotants, ni même s'il y en a d'ailleurs. On arrive vivant à bon port, on rend le tuktuk, fiers d'avoir vécu une belle aventure moderne.

Le tuktuk, c'est la vie !

(Note: toutes les photos sont visibles sur ce lien ... )

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